|
|
|||
|
aoust 1590. 7 5
mours par le pere Christin et autres : dont M. Molé (0 advertist le soir bien tard M. le president Brisson, et le fust trouver en son logis pour lui remonstrer le grand danger et inconvenient inévitable qui en adviendroit ; et le prier de tant faire ( pour ce qu'il estoit des principaux qui conduisoit l'œuvre,), que la partie au moins se remist à une autre fois. Mais M. Brisson n'en tenant autrement conte, et trouvant meilleur d'en tenter le hasard à toute extremité, respondit à M. Molé en ces mots : « Brute, timesl » Et de ceste opiniastre resolution faillist à ruiner les plus gens de bien de Paris et toute la cour de parlement pour la seconde fois : car le lendemain tous ces beaux entrepreneurs et demandeurs de pain s'estans assemblés en armes au Palais, furent dissipés et rompus en un instant, pour estre mal conduits et soustenus, et ne se recongnoistre les uns les autres. Tellement que comme politiques, séditieux, fauteurs et adherans à un heretique, au lieu de pain on leur donna des coups, et au lieu de paix un gibet : y en aiant eu plusieurs d'entre eux emprisonnés et rançonnés, autres battus, chassés, et quelques-uns de pendus. Et faut confesser que sans la sagesse et moderation qu'y apporta M. de Nemours , il en fust peu reschappé de toute ceste grande multitude, et que sans lui la meilleure partie de la cour de parlement eust couru fortune ce jour des biens et de la vie. Car en ce tumulte un des capitaines zélés de Paris, nommé Robert Legois, avoit esté tué : dont les Seize ses compagnons se vouloient revencher sur les politiques; et eust-on bien de la peine de les retenir
(0 if/. Moli : Edouard Molé. Les ligueurs l'avoient fait procureur général du parlement de Paris. U fut président en r$b'_..
|
|||
|
|
|||
|
Digitized by
|
Google
|
||
|
|
|||